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Iaido au féminin

Le 8 mars est la journée internationale des femmes. En France, avec seulement 21% de pratiquantes en 2021 (selon les chiffres des rapports d'AG du CNKDR), le constat est que nous sommes très loin de la parité dans le iaido. Il nous semblait donc intéressant d’ouvrir un peu la réflexion sur le sujet en ce jour particulier.

Yuki Kanto, 6e dan, par Hélène Rasse (martial-and-art.be)
Yuki Kanto, 6e dan, par Hélène Rasse (martial-and-art.be)

Historiquement, les arts martiaux au Japon étaient réservés aux guerriers, les samouraïs, donc aux hommes à quelques exceptions près. En effet, quelques onna bugeisha (femme guerrière) célèbres comme Tomoe Gozen ont laissé une trace dans l’histoire du Japon et, traditionnellement, l’art de la Naginata (sorte de fauchard), était pratiquée essentiellement par les femmes.

Depuis, la société et la pratique des arts martiaux ont un peu évolué. Ils ne sont plus l’apanage d’une partie de la société et se sont ouverts à toutes et à tous. Le Iaido est une activité mixte où les femmes et les hommes pratiquent, et concourent, ensemble sans catégorie d’âge ni de sexe. Parce que le iaido ne repose pas sur la force physique, mais sur la force mentale et spirituelle, il est important de considérer que dans le dojo, lorsque nous pratiquons, il n’y a plus d’hommes ni de femmes mais seulement des iaidoka.

 

En tout cas, les femmes ont toutes leur place dans le Iaido, il suffit de jeter un œil par exemple au palmarès du club pour le confirmer. Quelques exemples :

  • Kristell, vice championne d'Europe dans la catégorie 3e dan (2008)
  • Hiromi, championne d'Europe dans la catégorie 1er dan (2009)
  • Valérie, médaille d'or à l'Open 77 dans la catégorie 1er dan (2019)

Après ce constat, la question des actions à mener pour améliorer cela reste entière. Il va sans dire qu’il serait un peu cynique de se limiter à évoquer le sujet un seul jour par an. Il faut donc saluer certaines initiatives sur le sujet, à commencer par le séminaire Women in iaido impulsé par la fédération italienne de Iaido et de sensei comme Danielle Bora 7e dan Kyoshi.

3 éditions ont eu lieu en 2018, 2019 et 2020 animées par Miyuki Kinomoto 8e dan Kyoshi. Après ce que nous espérons être la parenthèse Covid, il est à souhaiter que d’autres éditions puissent se tenir à l'avenir :

Les escrimes japonaises au féminin (image CNKDR)
Les escrimes japonaises au féminin (image CNKDR)

Au niveau français, le CNDKR vient d'annoncer la création d'une commission pour le développement des disciplines au féminin. A noter aussi qu'un numéro de Kendo Mag avait été consacré au sujet.

 

Au club, la réflexion est lancée et nous allons essayer, très modestement et à notre échelle, de faire bouger un peu les lignes. Pour commencer, à partir du 8 mars 2022, le site proposera de publier les contributions de nos iaidoka féminines sous forme de textes sur le iaido au féminin ou d’illustrations.


Pour conclure, peut-être que l’exemple du kyudo, la voie de l’arc, devrait nous inspirer. Arme de chasse ou de guerre, devenu obsolète avec l’introduction au Japon des armes à feu au 16e siècle, l’arc est devenu une voie dès l’époque Edo et sujet de tournois célèbres exaltant une certaine image de la virilité. Pourtant, modernisé et codifié à l’époque moderne, le kyudo est désormais une voie autant pratiquée par les femmes que les hommes selon Wikipedia.

 

Pourquoi pas la même chose en Iaido ?