Matériel et accessoires

Le sabre et la tenue sont sans aucun doute les premiers éléments qui transparaissent d'un pratiquant de iai. Ils contribuent à l'aspect de la pratique et l'apprentissage du iaido, passe aussi par un apprentissage du port et de l'utilisation du sabre comme de la tenue.

 

Pour une simple découverte de l'activité, ces éléments ne sont cependant pas nécessaires, une simple tenue de sport suffit. Sachant que le club permet le prêt d'un sabre contre une caution, ils ne le deviendront que si l'essai est concluant et que si l'on souhaite s'investir réellement.

 

Dans tous les cas, il est préférable de prendre conseil auprès de l'enseignant avant tout achat pour éviter de se retrouver avec un matériel non adapté.

La tenue

Zekken (image Seidoshop)
Zekken (image Seidoshop)

La tenue du iaidoka est composée d'un 居合道着 iaidogi (veste de iaido), d'un 帯 obi (ceinture dans laquelle est glissé le sabre) et d'un 袴 hakama (pantalon plissé très ample fixé par des lanières) . La tenue est la même pour les hommes ou les femmes et sans aucune distinction de grade. La veste est ornée d'un zekken. Il s'agit d'un carré de tissu indiquant le nom du pratiquant et le nom du club (ou du pays).

 

Il existe plusieurs modèles, qualités et couleurs. Pour débuter, mieux vaut éviter de se ruiner et choisir un équipement "d'entrée ou moyenne gamme". Il en sera également selon les possibilités de chacun.

 

Concernant le hakama, il faut prévoir un modèle dédié au iaido car le koshiita (dosseret) est plus ferme (que celui de l'aikido par exemple).

 

Les règles au sein des dojo peuvent varier mais en stage, en passage de grade ou en compétition, la couleur de la veste et du hakama doit être unie. Le noir est celle utilisée au Shoyukan de Bonnelles. En iaido on peut trouver aussi le blanc.

 

Lors des démonstrations, les hauts gradés portent parfois une tenue plus formelle composée d'un 紋付き montsuki (kimono noir aux longues manches et frappé d'un blason) et d'un hakama rayé ou de couleur.


Enfin, pour conserver l'aspect de la tenue et tout particulièrement celui du hakama, un soin particulier doit être apporté à son entretien et à son pliage avant stockage.

Une vidéo sur le pliage du hakama :

https://www.youtube.com/watch?v=n6APGiqhrXY


Le sabre (katana)

Partie d'un sabre japonais (image Wikipedia)
Partie d'un sabre japonais (image Wikipedia)

En japonais le terme 刀 katana désigne de manière très générique un sabre. Ce que nous appelons katana est nommé plus spécifiquement 日本刀 nihontô ou sabre japonais.

 

Il s'agit d'une arme à une seul tranchant dont la lame fait généralement 70 à 80 cm. Il s'utilise à 1 ou 2 mains.

 

Un sabre japonais est composé de plusieurs éléments et de nombreux termes sont utilisés pour en désigner chaque partie.


Le sabre utilisé par les débutants et jusqu'à un niveau élevé est un 居合刀 iaito (sabre de iai). C'est un sabre non tranchant dont la lame est faite dans un alliage d'aluminium. Hormis la lame, les autres éléments et le montage sont similaires à celui d'un vrai sabre. La ressemblance peut d'ailleurs être parfaite.

 

Très important, un iaito est conçu pour la pratique du iai. Attention, les modèles destinées à l'exposition n'ont pas une lame, une soie ou un montage assez solide pour le iaido et peuvent être donc très dangereux.

 

Selon sa longueur, il pèsera autour de 1kg. Le prix d'un iaito va environ 300 à 2000 euros suivant la qualité et les matériaux des éléments le composant.

Iaito (photo Wikipedia)
Iaito (photo Wikipedia)

Le club permet le prêt de iaito contre une caution. Il est préférable de prendre conseil auprès de son enseignant avant tout achat. Un sabre doit être adapté à la pratique du iaido et à la morphologie du pratiquant. Il peut avoir également une notion de ressenti, aussi est-il conseillé d'en essayer plusieurs.

 

Le iaido implique l'apprentissage de la bonne façon de dégainer et rengainer le sabre par un 鞘引き sayabiki (l'action de tirer le fourreau) et d'un 納刀 notô (l'action de retourner le sabre au fourreau) corrects. Parce que le débutant fera de nombreuses erreurs et usera voir endommagera parfois sa saya (le fourreau, qui est en bois), il est peu judicieux de débuter avec un matériel trop coûteux.

Au sein du Shoyukan la pratique du iaido peut débuter directement avec un iaito. Il est cependant plus commun de débuter avec un 木剣 bokken ou 木刀 bokuto, un sabre (ou épée) en bois.

 

Le bokken est aussi très utilisé en échauffement ou pour certains exercices. Il en existe plusieurs gammes qui peuvent aller de 30 euros à plus de 100 euros.

Bokken ou bokutô (photo Wikipedia)
Bokken ou bokutô (photo Wikipedia)

Le 真剣 shinken enfin, est un véritable sabre tranchant. Il peut être ancien ou de facture moderne. Les plus belles pièces sont toujours réalisées par des maîtres artisans renommés dans le respect des techniques traditionnelles. Ce sont des objets magnifiques dont les prix peuvent atteindre des sommets (similaires à celui de pièces historiques).

 

Shinken (photo e-sword.jp)
Shinken (photo e-sword.jp)

 

Extrêmement coupant, leur maniement est délicat et toute erreur est par conséquent dangereuse pour soi comme pour les autres. Patience et humilité sont indispensables, il n'est pas recommandé d'utiliser un shinken en iaido avant de longues années de pratique. Le Sensei (enseignant) est à même d'accepter ou non un élève qui souhaiterait en utiliser un.

Fukuroshinai

Fukuroshinai (photo Masamune)
Fukuroshinai (photo Masamune)

Le 袋竹刀 fukuroshinai est un sabre en bambou fendu et recouvert de cuir.

 

Par rapport à un bokken, il est plus léger et doté d'une certaine souplesse. Le risque de blesser son partenaire est réduit et est permet donc un travail à 2 assez libre. Il est très utilisé dans certaines écoles de kenjustsu.

 

Avec le bokken, c'est un outil précieux pour expérimenter les notions de distance et comprendre la logique de certains mouvements de parade ou de blocage que l'on rencontre dans les kata de iaido.


Accessoires

En France, comme dans beaucoup de pays au monde, il n'est pas autorisé de se déplacer avec une arme. Un iaito ou même un bokken sont des armes.

 

Une tolérance existe à condition que l'arme ne soit pas accessible directement et que le transport soit justifié. Il est donc nécessaire d'avoir avec soi son passeport sportif (à jour) et l'utilisation d'un étui est nécessaire.

 

Des housses spécifiques existent mais, si le look chasseur ne dérange pas trop, les étuis de fusils peuvent être des solutions économiques.

 

Dans tous les cas, il est nécessaire de prévoir un étui suffisamment grand pour l'ensemble du matériel. Le sabre, un bokken et éventuellement le fukuroshinai.

Etui pour le transport d'un sabre (photo Masamune)
Etui pour le transport d'un sabre (photo Masamune)
En route pour le dojo !
En route pour le dojo !

Huile pour sabre (photo Masamune)
Huile pour sabre (photo Masamune)

Pour l'entretien du iaito, un nettoyage des traces de doigts avec un chiffon et un huilage périodique de la lame doit être effectué à l'aide d'une huile dédiée. La lame étant en alliage d'aluminium, l'huile permet surtout de nourrir le bois de la saya (fourreau) et faciliter ainsi la sortie ou le retour du sabre.

 

L'entretien d'un shinken est plus complexe et doit être fait obligatoirement à chaque utilisation sous peine de voir l'acier de lame s'oxyder rapidement.


Les genouillères sont indispensables pour la pratique du iaido sur parquet pour préserver la bonne santé de vos genoux. Le dojo du Shoyukan est fait de tatami mais lors des stages et compétitions il est courant de pratiquer sur du parquet ou autres surfaces dures.

Les sandales japonaises (草履 zori, 雪駄 setta voir 下駄 getta) sont souvent utilisées pour faciliter les déplacements hors dojo étant donné qu'à l'entrée du dojo tout le monde doit retirer ses chaussures.

Mais n'importe quelles chaussures propres et faciles à mettre et enlever (tongs, claquettes, babouches) feront aussi bien l'affaire !

 

Le iaido se pratique normalement pieds nus. Les chaussettes (足袋 tabi) peuvent être un complément pour les zori, mais rarement en ce qui concerne la pratique dans le dojo.

Zori ou setta (photo Masamune)
Zori ou setta (photo Masamune)